Le secteur de Gold beach s’étend de Port-en-Bessin à Ver-sur-mer entre la plage américaine d’Omaha et la plage canadienne de Juno. La 50e division d’infanterie (50th Northumbrian Infantry Division) du général Graham doit débarquer à l’est d’Arromanches devant Asnelles et Ver-sur-mer. Plus précisément pour faire la jonction d’un côté avec les troupes américaines, de l’autre avec les troupes canadiennes. Puis, un de leurs objectifs sera de s’approcher de la route nationale 13 qui relie Caen à Bayeux.

Tout en se portant au plus près de la route nationale 13 qui relie Caen à Bayeux et s’emparer de Bayeux.

Sur Gold beach, entre Arromanches et Port-en-Bessin, la batterie de Longues-sur-mer représente un sérieux danger pour la phase de débarquement. Aussi les Alliés ont-ils programmé un dernier raid dans la nuit du 5 au 6 juin. Ils déversent 604 tonnes de bombes en quelques minutes par près de 99 quadrimoteurs.

C’est à 5h10, que les croiseurs Belfast, Orion, Ajax, Argonault et Emerald engagent leurs premiers tirs vers les batteries de Longues-sur-mer et Vaux-sur-Aure. En dépit des bombardements, la batterie de Longues est encore en état d’ouvrir le feu. Entre 6h05 et 6h20, ses canons prennent à partie la flotte de débarquement en direction d’Omaha et de Gold Beach, contraignant notamment le HMS Bulolo (embarquant le QG des forces de Gold) à quitter son mouillage. Après un duel entre la batterie et le cuirassé Arkansas, le croiseur Ajax et les bâtiments français Montcalm et Georges Leygues, la phase de débarquement va pouvoir commencer.

Photographie aérienne de Gold Beach, le jour du Débarquement.

L’assaut de la première vague à Gold

7h25, la première vague de la 50e division (231e brigade et 69e brigade d’infanterie) prend pied sur le secteur Jig (Asnelles) et secteur King (Ver-sur-Mer). Accompagnée des chars spéciaux de la 79e division indispensable pour ouvrir des passages dans les obstacles et réduire les points d’appui.

Simultanément sur le secteur King, le 5e East Yorkshire (69e brigade) débarque à La Rivière pour se heurter immédiatement aux tirs de 88mm du point d’appui WN 33.

De son côté, le 6e Green Howards (69e brigade) contrôle rapidement le point d’appui WN 35 au Hable-de-Heurtot. La brigade se dirige vers la batterie de Mont-Fleury en retrait de la plage et se rend sans combat car les tirs de l’Orion assomment ses occupants. La capture de cette batterie permet au sergent-major Stanley Hollis d’être distingué par une Victoria Cross, la seule décernée ce jour. La 231e brigade débarque sans difficulté sur le secteur Jig avant de se heurter aux fortifications du village du Hamel, le Wn 37.

Stanley Hollis a 32 ans lorsqu’il débarque sur Gold Beach le 6 juin 1944. Il s’enrôle dans le 4e bataillon des Green Howards en 1939. Au déclenchement du conflit, mobilisé, il rejoint le 6e bataillon de la même unité. Il participe à la campagne de France de 1940 au sein du Corps expéditionnaire britannique, puis en Afrique du Nord à El Alamein et à Tunis dans les rangs de la 8e armée, enfin en Italie où il reçoit sa première blessure. Il retrouve les Green Howards et débarque avec eux sur Gold Beach. En arrière de la Rivière, la batterie du Mont-Fleury et ses quatre canons de 122mm a été neutralisée par les bombardements alliés avant même d’avoir pu tirer un seul coup de canon. Le 6e Green Howards est chargé de s’en emparer. Le sergent Hollis mène l’assaut capturant ou tuant ses occupants. Un peu plus tard à Crépon, la compagnie de Hollis s’oppose à une vive résistance allemande au sein du village. Hollis parvient à libérer deux de ses camarades restés prisonniers dans une maison prise sous le feu ennemi. Pour ces deux actes de bravoure réalisés dans la même journée, Stanley Hollis reçoit des mains du roi George VI, en octobre 1944 la Victoria Cross, la seule décernée le Jour J à un soldat britannique. Hollis est décédé en Angleterre en 1972.

De son côté le 7e Green Howards (69e brigade) parvient à La Rivière vers 8h30. Ainsi il s’empare de Ver-sur-mer car les Allemands ne sont plus en vues. Les Britanniques se portent sur la batterie de Mare-Fontaine qui se rend sans combattre. Les Allemands ayant été sonnés par les salves du Belfast.

Dans l'eau jusqu'à la taille, des soldats britanniques progressent vers la plage de Gold Beach.

Le 47e Royal Marine Commando débarque à Gold Beach

Peu avant 8h25, c’est au tour des hommes du 47e Royal Marine Commando de débarquer devant Asnelles avec pour objectif le village de Port-en-Bessin. Retardés par d’immenses embouteillages formés sur la plage et une vive résistance au Hamel, les commandos tardent à se rassembler. Du reste, ils ne se mettront en marche qu’à partir de 14h00 pour parvenir dans Port-en Bessin le lendemain.

De toutes les batteries allemandes du secteur, celle de Longues-sur-mer tire encore en direction des assaillants. Deux coups directs tirés du croiseur HMS Ajax la font temporairement taire vers 8h45.

Photographie aérienne de la batterie de Longues-sur-Mer, lourdement bombardée par les Alliés.
Mémorial de Caen

En savoir plus sur la batterie de Longues-sur-Mer

Avec ses 4 pièces d’artillerie de 150mm de 20 km de portée et son poste de direction de tir aménagé en rebord de falaise, la batterie de marine de Longues-sur-mer a été fortement bombardée par les Alliés sans que ceux-ci ne soient parvenus à la détruire le matin du 6 juin 1944. Elle reste dangereuse au moment où l’infanterie britannique débarque sur les plages de Gold. Son efficacité aurait dû être encore plus redoutable si son poste de direction de tir avait été achevé le 6 juin 1944. Ce qui n’était pas le cas : devant l’ouverture de visée, s’étend encore le déblaiement du terrain ayant servi de camouflage au moment de la construction de l’édifice. L’aviation alliée troubla considérablement la dernière partie de ces travaux notamment les intenses bombardements précédant le débarquement. Malgré ce handicap les artilleurs allemands réussissent à répondre aux canonnades des navires alliés toute la journée du 6 juin jusqu’à ce que deux coups directs tirés du Georges Leygues n’atteignent plusieurs casemates de la batterie. Lorsque les Britanniques arrivent sur le site le lendemain, seule la casemate 1 était encore intacte, les autres ayant été endommagées ou entièrement détruites.

L’assaut de la 2e vague

La deuxième vague d’assaut de la 50e division se met en place vers 11h00. Les 151e et 56e brigades d’infanterie débarquent à leur tour avant de marcher vers Bayeux. Magny, Vaux-sur-Aure et Bayeux seront atteints dans la soirée.

Vers 12h00, la compagnie B du 1er Hampshire (231e brigade) pénètre dans Asnelles. Grâce à de sérieux combats menés contre la batterie du Hamel (WN 37). Une fois la prise d’Asnelles, la position fortifiée pouvait être contournée par le sud. L’assaut commence à 14h00. Cette attaque part dans toutes les directions, au point que le bataillon doit changer quatre fois de commandants dans la journée, trois d’entre eux meurt ou se blesse. La batterie du Hamel, épargnée par les bombardements navals et aériens, tombe définitivement vers 16h00.

L’assaut de la 2e vague sur Gold Beach© IWM [:en]The 2nd assault wave lands on Gold Beach

Le village d’Arromanches est atteint dans la soirée par des éléments du 1er Hampshire. Aux alentours de 16h00, le 2e Devonshire Regiment (231e brigade) libère le village de Ryes. Et ce après plusieurs heures de combat contre des éléments de la 716e division d’infanterie. La compagnie D du 6e Green Howards (69e brigade) libère le village de Crépon.

Partout les Allemands reculent. Mais ils sont aussi capables d’une contre-attaque. Kurt Meyer, leur commandant dispose d’un groupe de combat entre Villiers-le-Sec et Bazenville. L’objectif de cette contre-attque est de repousser les forces britanniques à Gold Beach. Malgré la défaite de l’armée allemande dans l’après-midi, les troupes britanniques se repli dans la soirée sur Saint-Gabriel-Brécy.

Retrouvez le bilan du débarquement le 6 au soir ici

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