Les objectifs des troupes aéroportées britanniques

Comme à l’arrière d’Utah Beach, l’est de l’embouchure de l’Orne, à l’est de Sword Beach présente des terres marécageuses, inondées par les Allemands. C’est là que les Alliés ont décidé de faire sauter la 6e Airborne du général Gale. Les troupes aéroportées britanniques ont comme objectif principal de protéger le flanc gauche du Débarquement de toute attaque de la 15e armée allemande, avant, comme après le Jour J. Pour ce faire les troupes d’assaut aéroportées doivent s’emparer de la batterie allemande de Merville, détruire les cinq ponts sur la Dives et la Divette – à Troarn, Bures, Robehomme et Varaville – et prendre cette fois-ci intacts ceux de Bénouville et Ranville. Pour cette dernière opération plutôt délicate, c’est la compagnie D du 2e bataillon des Ox and Bucks (Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantry) du major Howard qui a été choisi.A 400 m du pont de Bénouville, le pont tournant de Ranville, laissé sans défense, est pris par les deux autres sections des Ox and Bucks des planeurs 5 et 6. En l’absence du capitaine Priday, l’adjoint de Howard, qui devait commander l’opération (mais qui se trouve égaré dans le planeur n°4), la prise du pont de Ranville est confiée au peloton du lieutenant Fox renforcé par le peloton du lieutenant Sweeney. Le bilan de l’opération « coup de main », est de 2 tués et 14 blessés. Après avoir lancé le signal convenu de victoire « Ham et Jam », Howard se prépare désormais à accueillir dans le périmètre des deux ponts les renforts des paras du 7e bataillon, qui doivent atterrir à 00 h 50.

L’opération « Coup de main »

Remorqués depuis l’Angleterre d’où ils ont décollé peu avant 23h00 et décrochés au dessus de Cabourg, les 6 planeurs Horsa transportant les 120 hommes du major Howard (compagnie D du 2e bataillon de la 6e brigade aéroportée) atterrissent à l’est de l’Orne à 00h16. Howard doit alors déplorer un mort et quelques blessés dans les rangs de sa compagnie.

Si les planeurs 1, 2, 3, 5 et 6 achèvent leur trajectoire selon les plans et avec une grande précision près des ponts de Ranville et de Bénouville, le planeur n° 4 s’égare vers la Dives à 13km de l’objectif, à Périers-en-Auge. C’est le début de l’opération « Coup de main ».

L’assaut du pont de Bénouville est lancé à 00h20. Pour les sentinelles allemandes la surprise est totale. Au cours de l’attaque vers le pont le lieutenant Brotheridge est mortellement touché au cou. Il est probablement le premier soldat britannique tué le Jour J. Quant aux charges explosives censées avoir être placées sur le pont par les Allemands, elles sont retrouvées stockées par la section du lieutenant Smith, sans avoir été utilisées.

A 400 m du pont de Bénouville, le pont tournant de Ranville, laissé sans défense, est pris par les deux autres sections des Ox and Bucks des planeurs 5 et 6. En l’absence du capitaine Priday, l’adjoint de Howard, qui devait commander l’opération (mais qui se trouve égaré dans le planeur n°4), la prise du pont de Ranville est confiée au peloton du lieutenant Fox renforcé par le peloton du lieutenant Sweeney. Le bilan de l’opération « coup de main », est de 2 tués et 14 blessés. Après avoir lancé le signal convenu de victoire « Ham et Jam », Howard se prépare désormais à accueillir dans le périmètre des deux ponts les renforts des paras du 7e bataillon, qui doivent atterrir à 00 h 50.

Vestiges des planeurs du major Howard – le sien est au second plan- à quelques mètres du pont de Bénouville. Planeurs utilisés par les torupes aéroportées britanniques

En savoir plus : le Major Howard

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Portrait du major John Howard

Le major John Howard dans l’armée britannique en 1932 à l’âge de 19 ans avant de rejoindre les rangs de la police à Oxford en 1938. Rappelé en décembre 1939 il est rattaché aux troupes aéroportées et prend en 1942 le commandement de la compagnie D du 2e bataillon des Ox and Bucks. Quelques semaines avant le D Day, il se voit confié l’attaque des ponts de Ranville et Bénouville dont la prise doit permettre à la 3e division d’infanterie de se rendre rapidement à Caen.

Il supervise l’entraînement de ses hommes et prépare lui même les plans de l’assaut. Entré le 6 juin 1944 dans la légende de Pegasus Bridge, le major Howard participe à la tête de sa compagnie à toute la bataille de Normandie jusqu’en septembre 1944. Grièvement blessé dans un accident de la route en novembre 1944 en Grande-Bretagne, et contraint de quitter l’armée en 1946, il entame une carrière de fonctionnaire jusqu’à sa retraite en 1974. John Howard est décédé en 1999.

En savoir plus : le lieutenant Brotheridge

Tué à l’âge de 28 ans à Bénouville, Herbert Denham Brotheridge est considéré comme le premier soldat mort allié au cours du débarquement de Normandie.

Den Brotheridge commande la section 25 de la compagnie D du 2nd Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantry, unité désignée pour s’emparer des ponts de Bénouville et de Ranville.
A bord du planeur n°1 qu’il partage avec son chef, le major Howard, il foule le sol normand vers 00h16. L’atterrisage est rude, mais précis – à 30m du pont levant – ce qui permet à Brotheridge de se projeter une fois à terre vers l’opposé du pont en direction d’un poste de mitrailleuse allemande.

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Tué à l’âge de 28 ans à Bénouville, Herbert Denham Brotheridge est considéré comme le premier soldat mort allié au cours du débarquement de Normandie.

C’est à ce moment précis qu’il est fauché par une rafale le touchant mortellement au cou. Il avait 29 ans. Il laisse une jeune épouse en Angleterre en attente d’un futur événement. Le corps de Den Brotheridge repose depuis 1944 dans le cimetière civil de Ranville.

Les vagues aéroportées

Les parachutages des 60 éclaireurs de la 22e compagnie indépendante de la 6e Airborne sont effectués à 00h20 sur les zones de Ranville, Varaville, et Touffréville. Leur mission est de marquer les zones de saut en y implantant les balises radio nécessaires au guidage au sol des planeurs et des avions devant devant amener les troupes et le matériel.

Trente minutes après le balisage des terrains, plus de 2 000 hommes de la 5e brigade (7e, 12e et 13e bataillon), sont parachutés au nord de Ranville en même temps que 730 containers de matériel. Leur mission est de nettoyer et tenir la Drope Zone N en vue de l’atterrissage en masse des planeurs de la brigade prévu à 3h30. La dispersion des hommes est importante : après le saut, les pertes s’élèvent à 16 tués, 82 blessés et près de 430 paras qui ne rallieront jamais leur unité.

Les parachutages sur la Drop Zone V entre Varaville et Gonneville, se déroulent au même instant : il s’agit du reste du 1er bataillon canadien (la compagnie C a sauté en éclaireur à 00h30) et du 9e bataillon de la 3e brigade. Egarés et fortement dispersés, les 550 hommes du colonel Otway vont mettre plus de 4 heures pour se regrouper avant de se diriger vers leur objectif, la batterie de Merville.

Les hommes du 8e bataillon du colonel Pearson (3e brigade) sont parachutés à leur tour à 00h50 de Ranville à Toufreville. Ils doivent se diriger après leur regroupement vers les ponts de Bures et de Troarn qu’ils doivent détruire.

Après les hommes, c’est au tour du matériel d’être parachuté. Peu après 1h00, trois des six planeurs prévus (les autres se sont posés par erreur ou se sont écrasés sur d’autres zones plus éloignées) avec à bord des jeeps, des armes lourdes et des explosifs arrivent sur la zone d’atterrissage de Toufréville.

Tandis que le 13e bataillon atteint le carrefour de Ranville avec comme mission de déraciner à coup d’explosifs les « asperges de Rommel » sur la prairie de la Drop Zone N, un groupe de paras britanniques entre dans Ranville pour libérer le village. C’est chose faite à 2h30, faisant de Ranville le premier village libéré.

Peu après, vers 3h00, le 7e bataillon de la 5e brigade arrive enfin en renfort sur le pont de Bénouville après avoir sauté près de Ranville. Il prend aussitôt en charge la défense de Bénouville et du hameau du Port.

Enfin c’est au tour du patron des troupes aéroportées britanniques, le général Gale, de se poser en planeur avec la 3e vague d’assaut amenant le matériel lourd et l’état-major de la division près de Ranville. Il est alors 3h30. Ranville est sécurisé depuis plus d’une heure. Gale s’y rend aussitôt à pied pour installer son PC au château du Hom.

Avant le lever du jour, le flanc oriental de la zone du Débarquement est ainsi entièrement cadenassé. Commencée à minuit et terminée à l’aube, l’Opération Tonga se révèle être un vrai succès : 74 planeurs ont été correctement acheminés, 4 300 hommes et 1 200 containers sont sur place avant 5h20.

L’ultime opération du jour dans ce secteur, l’opération Mallard permettra l’arrivée dans la soirée, entre 20h30 et 21h00, de 250 planeurs supplémentaires autour de Ranville, Bénouville et Saint-Aubin-d’Arquenay, déposant notamment la dernière brigade de la division, la 6e Airlanding et ses 2 800 combattants

Le 6 juin au soir, ce sont au total 1120 planeurs qui ont atterri à l’est de l’Orne.

Près de 9 000 combattants britanniques ont pris pied dans ce secteur avec comme objectif de tenir coute que coute la tête de pont ainsi formée, et ce jusqu’à la prise de Caen.

Parachutages d’hommes et de containers au-dessus des plaines de Ranville.

Qui est le Général Gale ?

Ancien de la grande guerre ayant combattu dans la Somme, Richard Nelson Gale est promu brigadier en 1941 avec pour mission la création de la 1re Brigade parachutiste. Promu à la tête de la 6e Airborne Division au printemps 1943, Gale organise et entraîne sans relâche sa troupe d’élite jusqu’au débarquement en Normandie. Le 6 juin 1944, il se pose près de Ranville avec la 3e vague de planeurs avant de prendre ses quartiers à Ranville. Il tient la tête de pont des commandos et des aéroportés jusqu’au début de l’opération Paddle le 15 août 1944. De retour en Angleterre après la bataille de Normandie, on le retrouve après la guerre en Méditerranée, en Allemagne, enfin comme aide de camp de la Reine Elizabeth II au milieu des années 50. Richard Gale est décédé en 1982. Il reste aujourd’hui la figure emblématique de la 6e Airborne.

La destruction des ponts sur la Dives et la Divette

A l’est de l’orne, la destruction des ponts est primordiale pour ralentir l’arrivée des renforts allemands et permettre le bon déroulement du débarquement sur Sword Beach.

La compagnie C du 1er bataillon canadien du Major McLeod atterrit à l’ouest de Varaville ‘ Drop Zone V ’ (DZ) peu avant 00h30, trente minutes avant le gros du bataillon. Sa mission est de sécuriser la DZ, neutraliser et détruire une position fortifiée ennemie (abris bétonnés, canon anti-char) au carrefour de Varaville et détruire le pont sur la Divette.

Insuffisamment balisée et balayée par la Flak, la zone de saut reste difficile à identifier. De nombreux parachutistes sont largués hors de la DZ. McLeod parvient néanmoins à réunir quelques hommes et se dirige vers Varaville. Ils prennent des positions défensives dans le village. De violents combats opposent la compagnie C aux Allemands retranchés sur leur position. Le Major McLeod, le Lt Walker et 4 parachutistes sont tués. Le jour est levé et l’ennemi est pris sous le feu intense des Canadiens. Vers 10h30, une quarantaine d’Allemands finissent par se rendre. Le pont sur la Divette est détruit. A 17h30, la cie. C se met en marche pour se rendre au QG du Bataillon et de la 3Brigade, au Carrefour du Mesnil.

Varaville devra attendre le 17 aout sa libération par le n° 3 commandos. La compagnie B du major Fuller doit détruire le pont de Robehomme. Depuis qu’elle s’est rassemblée au sol, l’unité progresse avec difficulté dans les marais à la recherche du pont sur la Dives. Celui-ci est finalement atteint et détruit vers 6h30. Robehomme est investi aussitôt par les Canadiens faisant du clocher de l’église un poste d’observation idéal pour surveiller l’ensemble de la vallée. Ils y resteront jusqu’au 7 juin puis rejoindront le reste du bataillon au carrefour du Mesnil.

Au sud de Robehomme les ponts de Bures et de Troarn doivent être détruits par le 8e bataillon qui lui aussi a atterri fortement dispersé. Avec le peu d’armes et de matériel de démolition qui a pu être rassemblé, les 120 paras qui se sont regroupés à l’ouest de Touffréville se mettent en marche vers Bures à 03h45 pour atteindre les deux ponts métalliques peu avant 6h00. A 6h30 les charges sont placées par les sapeurs. A 7h15 les deux ouvrages s’effondrent dans la Dives. Troarn occupée par plus de 200 Allemands est le prochain objectif. Une première brèche de 5 m a été ouverte entre les piliers du pont deux heures auparavant par le major Roseveare qui, après avoir traversé Troarn à tombeau ouvert au volant de sa jeep, a fait exploser sa remorque bourrée d’explosifs au milieu de l’ouvrage. La présence des blindés de la 21e Panzer empêchant toute approche du village, les parachutistes doivent atteindre la mi-journée pour s’emparer du pont, achever sa destruction et libérer Troarn. Il est alors 15h00.

A cet instant tous les ponts sur la Dives ont été coupés. La mission confiée aux troupes parachutistes a été pleinement remplie.

Ranville premier village libéré par les Britanniques.

De l’autre côté du pont tournant – baptisé Horsa Bridge – pris sans difficulté par les hommes du major Howard, Ranville doit sa libération aux environs de 2h30 aux hommes de la 5e brigade parachutiste et plus précisément à ceux du 13e Batallion du Lancashire qui ont nettoyé les rues principales du bourg sans rencontrer de grande résistance. Ainsi, une heure plus tard, le général Gale peut y installer le poste de commandement de sa division au château du Hom. Au petit matin les paras doivent cependant repousser une contre attaque du régiment du major von Luck de la 21e Panzer au Bas-de-Ranville. La plupart des victimes des combats du 6 juin tombés à l’Est de l’Orne sont enterrés le soir-même autour de l’église communale. Aujourd’hui 2564 soldats dont 2152 Britanniques reposent dans le cimetière militaire de Ranville, qui s’enorgueillit d’être premier village de France libéré.

Les troupes aéroportées britanniques ont atterris par planeurs proche du Pont Pegasus Bridge

L’attaque de la Batterie de Merville

Edifiée en retrait de la côte, au sud du bourg, la batterie allemande de Merville organisée autour de ses 4 casemates en béton abritant des canons de 150mm et défendue par une garnison de 150 hommes, constitue un grave danger pour le bon déroulement du débarquement sur Sword Beach. L’assaut de cette fortification a été planifié pour la nuit précédant le Jour J. Il a été confié au 9e bataillon de parachutistes du lieutenant-colonel Otway.

Au moment de l’attaque, la position de Otway est très défavorable. Il n’a pu rassembler que 150 hommes, peu armés (une seule mitrailleuse et quelques torpilles Bengalore), sur les 550 parachutés peu avant 1h du matin autour de Varaville mais dispersés au cours de la nuit. Les 3 planeurs censés atterrir à l’intérieur du système défensif de la batterie ne sont pas parvenus à s’y poser, le survol de la position par deux d’entre eux ayant même alerté les Allemands.

Otway décide malgré tout de lancer l’assaut vers 4 h 30, en dirigeant ses hommes répartis en quatre groupes vers les 4 casemates. Les combats sont brefs mais terribles. Otway perd la moitié de ses hommes pour s’emparer de canons se révélant finalement être de faible calibre (100 mm au lieu des 150 mm attendus). Otway doit évacuer la position vers 5h00 pour laisser place aux tirs du HMS Arethusa positionné au large. Malgré les pertes et le peu de risque encouru pour Sword Beach, la prise de la batterie reste un des faits d’armes majeurs du Jour J.

La jonction entre les parachutistes et les commandos de la 1re brigade spéciale

Débarqués en plusieurs vagues à Sword Beach, la première brigade de service spécial, sans le n°4 Commando franco-britannique occupé à libérer Ouistreham, traverse le bourg de Colleville avant de bifurquer en direction de Saint-Aubin d’Arquenay. Les champs traversés en direction de Bénouville sont jonchés de planeurs de la 6e Airborne, mais aussi de tireurs embusqués. Parvenus à proximité du pont basculant, la progression s’effectue au son de la cornemuse de Bill Millin, qui a été prié d’annoncer aux parachutistes l’arrivée des commandos. La jonction avec les parachutistes s’effectue aux alentours de midi, le temps pour le major Howard et Lord Lovat de se congratuler avant que les commandos ne continuent leur marche en avant, traversant Pegasus Bridge sous les tirs de l’ennemi, s’enfonçant un peu plus dans la tête de pont aéroportée vers Amfreville et Ranville.

La jonction des troupes de Lord Lovat avec les troupes aéroportées britanniques de la 6e Airborne est réalisée à 12h02 à Bénouville

En savoir plus : Bill Millin

IWM
Bill Millin, au premier plan de dos s’apprête à débarquer sur la plage de Sword Beach avec le QG de la Brigade spéciale de Lord Lovat, 6 juin 1944, 8h40.

Bill Millin, au premier plan de dos s’apprête à débarquer sur la plage de Sword Beach avec le QG de la Brigade spéciale de Lord Lovat, 6 juin 1944, 8h40. © IWM

Après avoir passé les 12 premières années de sa vie au Canada, son pays natal, Bill Millin revient en Ecosse en 1934. Dix ans plus tard, il est le seul joueur de Cornemuse à participer au Débarquement.

Il doit cette exception au patron de la Première brigade de Service Spécial Lord Lovat qui l’a appelé à ses côtés. Bill Millin, n’en est à pas à son premier débarquement. Avant la Normandie il y a eu l’Afrique du Nord puis la Sicile. Le 6 juin 1944, ouvrant la marche aux commandos, Bill Millin enchaîne de Colleville à Pegasus Bridge « Higland Ladies », The Road to the Isles », « Rawentree » avant que Lovat ne lui demande un nouvel air pour prévenir le major Howard de l’arrivée des commandos. Ce sera le fameux « Blue Bonnets over the Border » exécuté à l’entrée de Bénouville puis « March of the Cameron men » à la sortie de Pegasus Bridge. Bill Millin reviendra inlassablement presque chaque année sur les lieux de ses exploits jusqu’à sa mort en 2010.

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