Les civils et la résistance
Le bombardement des villes normandes
Vers 2 h 00 du matin, pour la 1020e fois depuis le début de la guerre, les sirènes résonne dans le ciel de Caen. Cette fois-ci c’est le signe d’une vaste campagne de bombardement des villes normandes. Déjà au cours des trois mois ayant précédé le 6 juin plus 42 000 tonnes de bombes ont été lâchées par 22 000 appareils sur une centaine de cibles ferroviaires dont tous les ouvrages d’art de la vallée de la Seine entre le Havre et Paris, afin d’isoler le futur champ de bataille.
En avril et mai 1944 les positions fortifiées allemandes, et les stations d’écoute et de radar ont été la cible des bombardements. La 2e phase des bombardements commence dans la nuit du 5 au 6 juin. Entre 23h30 et 5h00 du matin plus de 1000 bombardiers britanniques pilonnent sans relâche les 10 batteries côtières entre Cherbourg et le Havre, relayées à l’aube par 1527 bombardiers américains visant les plages entre le Havre et la Vire. Ce matin-là, les centres urbains d’une douzaine de villes où se situent les noeuds ferroviaires et routiers ne sont pas épargnés. Comme Caen, Flers, Condé-sur-Noireau, Lisieux disparaissent dans les flammes. Les résultats sont mitigés, le plafond bas, la poussière et la fumée ayant fortement gêné le repérage des objectifs.
Des villes sont alors frappées une nouvelle fois comme à Caen. Sur un arc de cercle entre Pont-L’Evêque et Coutances, une dizaine de villes sont survolées par les bombardiers de la 8e US Air Force : Pont-L’Evèque, Lisieux, Vire, Condé-sur-Noireau, Flers, Coutances et Saint-Lô sont frappés à leur tour afin d’empêcher les renforts allemands d’atteindre les plages.
Le 7 juin au matin, le bilan est lourd pour des résultats guère satisfaisants pour les Alliés : près de 2 200 civils normands ont trouvé la mort lors de ces raids aériens.

Les bombardements de Caen
À Caen, les bombardements ont pour objectif la destruction des quatre ponts sur l’Orne afin d’empêcher les Allemands de remonter vers la mer.
À Caen, la caserne Decaen puis le quartier de la gare sont gravement touchés vers 7h00 du matin. À 13h30, une nouvelle attaque menée par six escadrilles de bombardiers américains B24 déverse de manière très imprécise 200 tonnes de bombes au dessus de la ville. Le quartier Saint-Jean, entre le château et l’Orne, est entièrement détruit. 10 000 personnes fuient la ville sur une population de 62 000 habitants. Les quartiers de Vaucelles, la place de la Mare, le Gaillon, la route de la Délivrande, la rue Saint-Pierre et le château sont sérieusement touchés. Les victimes et les blessés sont acheminés vers les hôpitaux du Bon-Sauveur et de la Miséricorde, tandis que les réfugiés sont dirigés vers les centres d’accueil du Lycée Malherbe et de l’hôtel de ville. D’autres enfin font le choix de chercher abri dans les carrières souterraines de Fleury-sur-Orne.
À 16h30, de nouveaux raids aériens détruisent le vieux quartier Saint-Etienne. À 21h30, un troisième raid s’abat sur la ville, pulvérisant les quartiers Saint-Julien et Saint-Louis. Au soir du 6 juin, 300 morts sont relevés des ruines de la ville et les ponts sur l’Orne sont toujours intacts.



États-Unis 🇺🇸 : 73 000 soldats
- Plages : Utah et Omaha
- Divisions engagées : 1re, 4e et 29e divisions d’infanterie, 82e et 101e divisions aéroportées.
Royaume-Uni 🇬🇧 : 61 700 soldats
- Plages : Gold et Sword
- Divisions engagées : 50e et 3e divisions d’infanterie, 6e division aéroportée.
Canada 🇨🇦 : 21 400 soldats
- Plage : Juno
- Division engagée : 3e division d’infanterie canadienne.
France libre 🇫🇷 : 3 000 soldats
- Forces françaises sous le commandement du général Leclerc et commandos Kieffer.
Pologne 🇵🇱 : 1 100 soldats
- Principalement engagés dans les troupes parachutistes et maritimes.
Norvège 🇳🇴 : 800 marins
- Dans la Royal Navy et des commandos norvégiens.
Pays-Bas 🇳🇱 : 500 soldats et marins
- Engagés dans la marine et forces spéciales.
Belgique 🇧🇪 : 600 soldats et marins
- Notamment dans la Brigade Piron (forces belges en exil).